Le collectif

Partager l’expérience de la terre et fabriquer des objets durables

Le collectif “L’Engoulevent” a été créé en avril 2021.

Son totem est un oiseau de nuit, au centre de la cosmogonie des Indiens d’Amérique centrale et du Sud. C’est une façon de rappeler que la céramique, qui est là-bas une affaire de femmes, est le premier art du feu que l’être humain ait maîtrisé.

Si nous avons su travailler la terre avant le métal, la céramique n’en est pas moins un artisanat exigeant. Contrairement à ce que l’on croit, on ne fait pas ce qu’on veut avec la terre. Un geste de trop, et tout s’effondre ; un séchage rapide, et elle se fendille avant même d’avoir été cuite ; il faut savoir ne pas la brusquer, patienter avant d’intervenir, renoncer à fabriquer vite et beaucoup. Ce n’est pas chose si simple dans un monde où l’on est trop souvent évalué à l’aune de ses performances. Partager ses savoir-faire comme ses déceptions au sein du collectif nous permet de surmonter ensemble ces moments de doute qui font partie intégrante du travail de la terre.

La céramique, un artisanat exigeant. Cela est d’autant plus vrai quand l’on choisit, comme nous, de privilégier des matières premières durables. D’abord, le grès extrait de carrières de Bourgogne qui n’est pas modifié, pour être davantage malléable ou blanchi afin de rendre plus vives les couleurs apposées sur la terre nue. Nous en prenons soin : les chutes sont systématiquement recyclées pour être réutilisées plus tard. Ensuite, pourquoi ne pas fabriquer soi-même ses émaux, qui serviront à imperméabiliser la terre, plutôt que de les acheter tout prêts? Pour fabriquer ses émaux, pourquoi ne pas prendre des cendres végétales plutôt que de la silice industrielle? A chaque fois, trouver une autre solution.

Nos pièces ne sont pas calibrées. Leurs “imperfections” sont, pour nous, des marques de noblesse. On y lit le travail de la main et la recherche d’une façon de fabriquer autrement, à l’opposé des objets vite achetés et vite délaissés.

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